Dernière Journée des Éliminatoires du Concours du Meilleur Boulanger du Sénégal

Touba, point de départ du renouveau de la boulangerie

Loin de nous l’idée de montrer quelque penchant que ce soit mais de l’avis des uns et des autres, Touba, a de loin montré un tel savoir faire, une telle organisation que les acteurs du concours du meilleur boulanger du Sénégal, ont tressé des lauriers au président Amdy Lô, nouveau patron des boulangers de la Ville Sainte. Lors de cette dernière journée des éliminatoires du concours, Touba a démontré au besoin que le renouveau du secteur pouvait prendre le départ sur place.

Un sentiment de fierté a animé les candidats lorsqu’Amadou Gaye, président de la Fédération Nationale des Boulangers du Sénégal, est revenu sur les enjeux et les perspectives nées du concours. Jeunes et surtout anciens boulangers ont tous mis la main à la pâte pour, hélas des fortunes diverses. Les encouragements sont venus réconforter ce beau monde surtout avec les témoignages d’acteurs sexagénaires et très au fait du métier qui a connu une grande évolution. Pareille évolution appelle naturellement de nouveaux paradigmes, de nouveaux comportements. Justement, c’est ce à quoi, tend l’initiative menée par la fédération dirigée par le président Amadou Gaye. Redonner des lettres de noblesse à la corporation et surtout lui faire franchir des paliers dans le sens de la modernité, de la sécurité, de la qualité et de l’hygiène. Une fois obtenue, on pourra claironner sous l’air des lampions « cocorico ». Rendre les boulangers plus performants, plus conscients de leur force et surtout plus enclins à se remettre en cause par la formation. Les solutions sont là grâce aux concours de l’Institut Alimentaire de Technologie, de Saco Ceso du Canada avec l’ouverture prochaine d’un Centre de Formation et surtout de l’Office National de Formation Professionnelle (Onfp) prêt à assurer la formation des candidats. La possibilité d’y recevoir une qualification officielle est de nature à donner un coup de fouet aux acteurs sachant que faire du pain est déjà un art qui plus est lorsqu’il faille y incorporer les céréales locales : mil, sorgho, morenga, fonio et autres maïs et thiéré, a ajouté, Amadou Gaye.

Une fois que les vrais boulangers auront fini de maitriser les rudiments, il n’y aura sans doute plus de places pour les « faux boulangers », ceux là qui ont fini de créer des boulangeries à 2 vitesses. La qualité tant recherchée par les consommateurs est un vœu pieux et fonde légitimement les actions de la Fnbs qui ne cesse de réclamer l’application et l’applicabilité du décret 102/ 2004 sensé réguler le secteur et assainir la filière car gage de traçabilité.

Enfin, Amdy Lô, le président du Regroupement des Boulangers de Touba, a réitéré son engagement à mettre tout en œuvre pour assurer le développement de la boulangerie : « nous avons répertorié 218 boulangeries à Touba, nous sommes convaincus que la démarche de la Fnbs est la bonne. Le fait d’initier le concours et de mettre en exergue la formation ne peut que pérenniser le secteur et assurer de la qualité à nos produits. Touba est spécial, le statut est différent, nous marchons dans la discipline, c’est pourquoi, on ne parle ni de grève ni de mouvements d’humeur. Il s’agit de recommandations formulées par le 5ème Khalife Général des Mourides, feu Serigne Saliou Mbacké. Sur place, nous payons des taxes, l’eau à Mahou Rahmati. Notre regroupement est toujours en parfaite symbiose avec l’Association des Ouvriers Boulangers, cela permet de régler les litiges de manière horizontale. »Il ne restait plus qu’à Ndiaye de Tfm, d’assurer le reste…

Ibrahima Diop

 

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