ARTICLE DE PRESSE RÉDIGE PAR LE JOURNALISTE IBRAHIMA DIOP

« Que l’Etat applique les conclusions des Assises de la Boulangerie »

Va-t-on vers un bras de fer aux conséquences incalculables entre les boulangers regroupés au sein de la Fédération Nationale des Boulangers du Sénégal (Fnbs) et les pouvoirs publics ? Face à la non application des conclusions des concertations de la boulangerie, on s’achemine vers des lendemains incertains. Amadou Gaye, le président de l’unique syndicat patronal des boulangers s’en est fait l’écho ce matin, lors d’une conférence de presse tenue dans les locaux de ladite structure. L’autre fait majeur décliner concerne la seconde édition du concours du meilleur boulanger qui démarre le Lundi 8 Octobre aux Grands Moulins de Dakar par un casting des boulangers de Dakar

Les thématiques suivantes avaient fait l’objet d’un accord, c’était lors des Journées de Concertation Nationale sur la Filière Boulangère, en date des 18-19 Décembre 2017. Il s’agit des coûts de production, la réglementation et l’application, la distribution et la consommation et le rôle et la responsabilité des acteurs. A ce jour, aucune effectivité dans les faits surtout concernant l’application du décret 102-2004. Ledit décret interdit la vente de pain dans les boutiques. La non application rend nul tous les efforts consentis par la FNBS en termes de salubrité, d’hygiène, de formation et de sécurité à l’endroit de ses membres pour fournir un pain de qualité, dira, Amadou GAYE. Le slogan lancé à cet effet : « j’achète mon pain dans la boulangerie, je sauve ma boulangerie ».

Le climat de marasme doublé d’une concurrence qui ne dit pas son nom, interpelle au plus haut niveau les autorités compte tenu de ce secteur qui emploie plus 30000 personnes de façon direct et 40000 de manière indirecte, contribue à hauteur de 3% du PIB national, génère plus de 410 milliards de chiffres d’affaires pour une production de 7,5 millions de pains consommés quotidiennement. Suffisant pour faire monter l’adrénaline chez le chef de file des boulangers : « Nous exigeons du respect et de la considération, nous exerçons un métier noble ». Second poste de dépenses auprès des ménages dans les villes, la Fnbs a entrepris un vaste programme de formation, de sensibilisation sur l’hygiène et la sécurité des installations. Sinon comment expliquer un marché à deux vitesses comprenant des boulangers professionnels guidés par la logique de qualité et d’autres pseudo boulangers mus par la recherche du gain facile sans daigner y mettre un minimum de qualité. Toutes choses qui font dire au président Amadou Gaye « ces boulangers vont continuer de souffrir et disparaître si des solutions ne sont pas trouvées notamment l’application des conclusions de la concertation tenue en Décembre 2017. »

Et Amadou Gaye d’attirer l’attention sur la structuration des prix établie depuis 20 ans et faisant l’objet de mises à jour régulières sans tenir compte de nouveaux paradigmes : charges liées à l’emballage, invendus. L’objectif étant d’assainir la filière, organiser la concurrence et éviter l’anarchie.

A cet effet, le président Gaye, a proposé l’application de certaines dispositions :

  • L’institutionnalisation d’un comité régional de l’assainissement de la boulangerie
  • La mise en place d’un comité d’autorisation à l’exercice de l’activité de la boulangerie et les conclusions d’ouverture
  • Prendre un arrêté ministériel pour éliminer les intermédiaires en complément de l’article 6 du décret
  • L’interdiction de la vente du pain dans les boutiques ou points de vente qui ne remplissent pas les conditions d’hygiène et de sécurité pour le consommateur.

L’autre point soulevé a porté sur le concours du meilleur boulanger prévu du 8 octobre 2018 au 5 janvier 2019. Le thème choisi étant : « hygiène, qualité et sécurité dans les boulangeries ».

Meuniers, boulangers, distributeurs d’intrants seront mis à contribution et aura pour cadre, les Grands Moulins de Dakar, partenaire stratégique de la Fnbs. Sur place, les aspirants disposeront des mêmes conditions de travail notamment les demis finalistes et les finalistes.  La formation et l’entraînement des candidats qualifiés s’effectueront au niveau des centres de formation des partenaires que sont SEDIMA, SOCOMAF ou OLAM.

Mr Amadou Gaye, a renseigné également que les 14 régions du Sénégal enverront des aspirants sur la base d’un découpage en 6 zones. Après coup, il sera procédé à un casting d’où sortiront 16 boulangers qui s’affronteront entre décembre 2018 et janvier 2019. Ce concours sera arbitré par un jury national et international d’où sortira le dernier carré d’as.

L’occasion pour Amadou Gaye, d’interpeler le Chef de l’Etat sur son implication pour le concours, alors que l’Elysée ne cesse de primer le meilleur boulanger de France, admis à fournir toute une année à la présidence

Enfin une soirée de gala aura lieu le 5 janvier sous le parrainage de Moustapha Diop, ministre de l’Industrie.

 

Ibrahima Diop

 

Categories: Actualité